Les dernières avancées de la recherche sur l’endométriose en France
- la Fondation Recherche Endométriose a investi 500 000 € en 4 ans pour financer 13 projets de recherche
- le programme Epi-Endo étudie la prévalence et les facteurs de risque de l'endométriose dans six cohortes de population
- analyse des lésions grâce à l'étude des gènes des cellules avec des technologies de pointe
La Fondation Recherche Endométriose a clôturé son 4ème appel à projets ! Elle a réussi à investir près d’un demi-million d’euros dans les 4 dernières années à travers 13 projets de recherche, pour faire avancer la compréhension de l’endométriose.
Le 13 novembre, la Fondation a réuni des acteurs de la recherche lors de sa conférence annuelle pour faire le point sur les dernières avancées.
Programme Epi-Endo
Ce programme est porté par Marina Kvaskoff, épidémiologiste, et couvre 6 cohortes en population ; c'est-à-dire des groupes de personnes qui ont accepté de contribuer à de la recherche. Ils sont suivis au cours du temps via des questionnaires. L’objectif est de mieux comprendre la prévalence de la pathologie (combien de personnes sont vraiment touchées) ainsi que les facteurs de risques (génétique, environnementaux, etc.).
En effet, aujourd’hui la seule chose dont on est sûr, c’est que le fait d’avoir été exposé à plus de règles (cycles courts, apparition des règles avant 12 ans) ainsi qu’une IMC faible est un facteur de risque de l’endométriose.
Ce programme est issu du PEPR, le programme de recherche financé par France 2023, sur la santé de la femme et la santé des couples lancé en 2022 avec le lancement de la lutte nationale contre l’endométriose. 25 millions d’euros vont financer ce programme, dont une dizaine dédiée à l’endométriose environ. Jean Rosenbaum en est le directeur de recherche.
Cette étude sera “la plus vaste étude sur l’endométriose en Europe”.
Comprendre les cellules des lésions
La Directrice de recherche de l’Inserm Fatima Mechta-Grigoriou, après avoir longtemps travaillé sur les cellules cancéreuses à l’Institut Marie Curie s’intéresse à présent aussi aux cellules de l’endométriose : « Je pense que si cette maladie avait été masculine elle aurait été mieux prise en charge et soignée ».
Ce projet va durer au moins trois ans et utilise des outils de pointe pour analyser l’expression des 30 000 gènes de chaque cellule qui constitue une lésion grâce à la biologie, aux mathématiques et à l’intelligence artificielle. Cela va permettre de comprendre précisément le fonctionnement des lésions et peut-être de comprendre pourquoi elles évoluent dans certains cas.
Cette technologie a notamment permis d’observer des fibroblastes dans les lésions d’endométriose. Ces cellules sont essentielles pour la structure et la fonction des tissus mais leur dysrégulation peut conduire à des maladies comme le cancer. Attention, l’endométriose n’est pas une maladie cancéreuse pour autant !
Ce type d’étude est déjà mené aux Etats-Unis mais c’est une première en France.
Améliorer le traitement de l’endométriose
Le Docteur Hélène Li, gynécologue médical en cabinet, rappelle que le traitement hormonal est la pierre angulaire du traitement, l’endométriose étant une maladie liée aux hormones.
Aujourd’hui, seule la pilule Diénogest a été spécifiquement testée pour l’endométriose et l’AMM l’a validé dans ce cas spécifique pour réduire les lésions et les douleurs.
Néanmoins, les effets secondaires des traitements dépendent de chaque personne, il faut parfois tester plusieurs traitements car « ce n’est pas parce qu’une pilule n’a pas fonctionné qu’une autre ne fonctionnera pas ».
À noter, qu’un nouveau traitement devrait bientôt être commercialisé (en 2025) qui permettrait de bloquer les fluctuations hormonales sans créer de ménopause artificielle. Affaire à suivre !
Participer à la recherche
Si vous êtes concernée par l’endométriose, vous pouvez, vous aussi, participer à la recherche ! Pour cela, il vous suffit de vous inscrire sur ComPaRe Endométriose comme plus de 10 000 autres patientes pour partager votre parcours. Cela permet par exemple de mieux comprendre le délai de diagnostic ou encore les facteurs liés à l’anxiété ou à la dépression par exemple.