SOPK : quelle est la prise en charge proposée par un endocrinologue ?
- l’endocrinologue joue un rôle clé dans le diagnostic et le suivi du SOPK
- certains symptômes doivent vous alerter : les cycles irréguliers, des difficultés à concevoir, des poussées d’acné ou l’hyperpilosité
- le diagnostic repose sur l’élimination d’autres troubles, un bilan hormonal et une échographie
Vous êtes atteinte d'un syndrome des ovaires polykystiques ou vous pensez en être atteinte ? Avez-vous envisagé de consulter un endocrinologue ? On vous explique comment ce médecin peut vous accompagner.
Pourquoi consulter un endocrinologue en cas de SOPK ?
Un syndrome endocrinien
Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble complexe qui se caractérise par un dérèglement du système endocrinien au niveau du cerveau et des ovaires. Selon les femmes, ce dérèglement peut se traduire par :
- Un dosage plus élevé de LH par rapport à la FSH,
- Une augmentation de la testostérone,
- Une élévation de l'AMH, l'hormone qui permet de savoir la quantité de follicules dans les ovaires,
- Une hausse de l'insuline.
L’endocrinologue : le spécialiste des hormones
Ce médecin, expert des hormones, va surveiller vos différents symptômes biologiques et vous proposer une prise en charge adaptée au SOPK (ou autres déséquilibres hormonaux).
Cette prise en charge est essentielle car ce syndrome peut évoluer et engendrer des complications comme un diabète de type 2, une hypertension artérielle ou encore des troubles cardiovasculaires.
Quels sont les symptômes qui doivent vous alerter ?
Il faut consulter dès les premières manifestations physiques suivantes :
Un cycle irrégulier et des troubles de la fertilité
Ce trouble perturbe les cycles menstruels et donc l'ovulation. L'un de ces deux signes cliniques est souvent présent :
- Une absence de menstruation à l'adolescence ;
- Une irrégularité des cycles pouvant être supérieurs à 45 jours.
Si l’ovulation est perturbée, il peut être difficile de tomber enceinte. La moitié des femmes atteintes sont concernées.
Une surcharge pondérale
Les femmes concernées par le SOPK peuvent vivre une prise de poids, parfois conséquente et ne parviennent pas à retrouver leur poids de forme, malgré un régime équilibré et la pratique régulière de sport. Mais attention aux idées reçues, il est possible d'avoir ce syndrome sans surpoids !
Une pilosité excessive
La production importante d’androgènes (les hormones masculines) engendre un hirsutisme, chez 70 % des femmes atteintes de SOPK. Cet excès de poils, parfois conséquent, est localisé dans des zones dites masculines comme le visage, le dos, la poitrine ou les fesses.
Une perte de cheveux
Chez certaines personnes, le sommet du crâne ou les zones situées de chaque côté du front se dégarnissent. Pour d'autres, c’est la perte de densité capillaire qui est plus conséquente. On parle alors d'alopécie.
L'apparition d'acné
L'hyperandrogénie est aussi responsable de poussées d'acné sur le front, la pointe du nez, les joues ou le menton. Elles persistent même après 20 ans.
SOPK : comment l'endocrinologue établit son diagnostic ?
Le diagnostic du SOPK
En France, le diagnostic repose d’abord sur l’exclusion d’autres affections présentant des manifestations comparables comme les troubles thyroïdiens ou l’hyperplasie des surrénales.
Puis, le diagnostic de SOPK repose sur les critères de Rotterdam, révisés selon les nouvelles recommandations internationales de 2023. Il faut observer deux critères sur trois :
- les cycles irréguliers : si les cycles durent plus de 45 jours ou moins de 21 jours où qu’ils sont absents (aménorrhée)
- l’hyperandrogénie clinique (acné, hirsutisme ou perte de cheveux (alopécie et/ou biologique (dérèglement hormonal au niveau de la testostérone, TSH, LH, etc)
- ovaires d'aspect polykystiques à l'échographie : accumulation de follicules dans l’ovaire
L'évaluation clinique
Le médecin échange avec vous pour comprendre votre cycle menstruel, vos antécédents gynécologiques mais aussi votre niveau de fatigue. Il observe les signes visibles de l’hyperandrogénie et l’évolution de votre poids.
S'il soupçonne un syndrome des ovaires polykystiques, il prescrit alors un bilan sanguin complet.
Le bilan hormonal
La prise de sang permet de tester l’hyperandrogénie biologique et le fonctionnement de votre cycle:
- un rapport LH/ FSH > 2 peut-être le signe d'une absence d'ovulation dans le cycle menstruel ;
- une valeur élevée de l'AMH signale la présence de nombreux follicules sur les ovaires ;
- un taux important d'androgènes (testostérone et de DHEA-S) est anormal ;
- une hyperinsulinémie peut être détectée, même sans surcharge pondérale.
En parallèle, le bilan permet d'exclure certaines causes :
- Un taux élevé de prolactine fait plutôt penser à un adénome hypophysaire ou à une hyperprolactinémie ;
- Une élévation de TSH peut faire suspecter une hyperthyroïdie.
L'échographie pelvienne
En complément de l’analyse biologique, le praticien prescrit une échographie pelvienne par voie endovaginale. SI vous n’avez pas encore eu de rapport, il préféra une échographie abdominale où la sonde est posée sur le bas-ventre. Dans le cas du SOPK, on observe :
- La présence d'une vingtaine de follicules de diamètre inférieur à 9 mm sur au moins un des deux ovaires;
- Une augmentation du volume ovarien.
Quel est le traitement proposé par un endocrinologue en cas de SOPK ?
Malheureusement, il n'existe pas encore de traitement curatif pour le syndrome des ovaires polykystiques. La prise en charge médicale adresse uniquement les symptômes varie en fonction de chaque patiente en fonction de ses symptômes, ses projets de vie et les risques liés au SOPK. En fonction, l’endocrinologue prévoit un suivi annuel ou plus rapproché.
En général, voici les traitements symptômatiques courants proposés :
- la pilule et autres contraceptifs hormonaux pour mimer les cycles menstruels et réduire les signes d'hyperandrogénie (hirsutisme ou acné) ;
- traitements anti-androgènes non contraceptifs ;
- la metformine pour lutter contre l'hyper insulinémie ;
- les mesures hygiéno diététiques pour limiter les effets du SOPK.
Quel professionnel de santé consulter en cas de SOPK ?
Le gynécologue est souvent le premier impliqué dans la prise en charge de cette maladie. Mais, il est aussi conseillé de vous faire suivre par :
- Un endocrinologue pour le suivi hormonal ;
- Un diététicien ou un médecin nutritionniste pour vous aider à adapter votre alimentation ;
- Un dermatologue pour prendre soin de votre peau et de vos cheveux ;
- Un psychologue pour vous soutenir ;
- Mais aussi d'autres spécialités selon vos symptômes comme un ostéopathe ou un sophrologue.
Si vous ne savez pas quel endocrinologue consulter en cas de SOPK, on a créé un annuaire de soignants experts recommandés par des patientes ou des associations.
Sources
- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), Inserm, septembre 2024 (lien)
- Symptômes, diagnostic et évolution du syndrome des ovaires polykystiques, février 2025, Ameli (lien)
- Diagnostic et prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques Ebernella Shirin Dason 1, Olexandra Koshkina 1, Crystal Chan 1, Mara Sobel, avril 2024 (lien)