Générations de pilules et effets secondaires


Alice Loiseau-Dureuil
Sage-femme

Clémence d'Aligny
Fondatrice UMI

Les pilules estroprogestatives sont classées en 4 générations différentes selon le type de progestatif utilisé et la date de mise sur le marché. Les différents progestatifs ont des effets secondaires différents et sont plus ou moins bien supportés selon les femmes mais, toutes les pilules estroprogestatives ont une efficacité contraceptive comparable.

La Haute Autorité de Santé recommande depuis 2012 de privilégier les pilules de deuxième génération en première intention.

Les 4 différentes générations de pilules

dates clefs des générations de pilule

Première génération

Ce sont les pilules les plus dosées en oestrogènes, elles sont apparues dans les années 1960. Le progestatif utilisé est la noréthistérone. La dernière pilule de première génération commercialisée en France est Triella. Elle ne l’est plus depuis le 15 novembre 2016.

Deuxième génération

Ces pilules utilisent du lévonorgestrel comme progestatif. Elles ont été commercialisées dans les années 70. Cette génération de pilule a moins d’effets secondaires que les pilules de première génération car elle contient moins d’oestrogène.

Troisième génération

Ces pilules utilisent du désogestrel, du gestodène ou du norgestimate comme progestatif. Elles ont été commercialisées dans les années 80.

Quatrième génération

Ces pilules utilisent de la drospirénone, de la chlormadinone, du diénogest ou du nomégestrol comme progestatif. Elles ont été commercialisées dans les années 2000.

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Les effets secondaires de la pilule estroprogestative

illustrations des différents effets secondaires

D'après le CNGOF, la pilule estroprogestative est bien supportée par l’organisme. Néanmoins, quelques effets secondaires gênants peuvent apparaître :

Ces effets sont censés disparaître avec le temps. Si ce n’est pas le cas, nous vous recommandons d’en parler avec votre professionnel de santé (prendre rdv).

Effets secondaires encore à l’étude

Un des effets secondaires souvent mentionnés par les utilisatrices est la baisse de libido. Une revue systématique publiée en 2013 a évalué 36 études sur le sujet impliquant 13 673 femmes. 15 % d’entre elles ont signalé une diminution de leur libido et ce seulement avec les pilules contenant 15 μg d’éthinylestradiol.

Certaines patientes souffrent aussi de sécheresse vaginale due à la variation de progestérone dans le corps.

De même, certaines femmes observent un impact sur leur humeur. Une étude de 2023 basée sur les données de 264 557 femmes issues de la UK Biobank a révélé un lien entre pilule et dépression. D’après cette étude :

La thrombose artérielle est un caillot qui se développe dans une artère. Cela peut diminuer voire arrêter l’alimentation en sang d’un tissu, d’un organe ou d’un membre. Dans les cas les plus graves, cela peut créer un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde.

Ce risque est de 2 à 4 événements pour 10 000 femmes prenant la pilule pendant un an, quelque soit la génération. Ce risque est augmenté dans certains cas (diabète, cholestérol, hypertension, etc).

La thrombose veineuse est la formation d’un caillot dans une veine qui peut entraîner une phlébite ou une embolie pulmonaire.

Ce risque est deux fois plus élevé pour les pilules contenant du désogestrel ou du gestodène ou de la drospirénone que les pilules de deuxième génération au lévonorgestrel. Il est maximal dans la première année de prise.

Plus précisément, voici les chiffres :

Sans piluleLévonorgestrelDésogestrel, gestodène ou drospirénonePendant la grossesse
0,5 à 1 cas pour 10 000 femmes2 cas pour 10 000 femmes3 à 4 cas pour 10 000 femmes utilisatrices6 cas pour 10 000 femmes

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