Tramadol et codéine : nouvelles réglementations


Clémence d'Aligny
Fondatrice UMI

L’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, applique à partir du 1er décembre 2024 deux nouvelles mesures concernant les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine. L’objectif est de limiter les abus ou les mésusages de ces médicaments.

Quels sont les abus et les risques sur ces médicaments ?

Cette mesure a été prise suite au constat d’une augmentation très forte de l’usage de ces médicaments mais aussi des accidents graves.

Le tramadol est l’opioïde le plus consommé en France avec une augmentation de plus de 68 % entre 2006 et 2017 mais c’est aussi celui qui ressort le plus dans les usages addictifs, les intoxications accidentelles (+139 %) et le décès (37 décès en 2016). La codéine est le deuxième opioïde le plus consommé et a été à l’origine de 16 décès en 2016.

Ces médicaments peuvent entraîner une forte dépendance et certaines personnes vont alors se tourner vers l'acquisition d’ordonnances via des moyens détournés.

illustration d'une femme souffrant d'addiction au tramadol

Entre 2010 et 2017, 616 ordonnances suspectes ont été déclarées, cela ne comprend donc pas toutes les ordonnances falsifiées, pour le tramadol et 504 pour la codéine.

Comment limiter ces abus ?

Pour limiter ces abus, cette nouvelle mesure impose un nouveau format sécurisé et infalsifiable de prescription pour les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine. Par ailleurs, la durée maximale de prescription est réduite à 3 mois.

Les ordonnances délivrées avant le 1er décembre seront toujours valides jusqu’à la fin de la durée de traitement prescrite.

Les médicaments concernés sont donc tous les médicaments intitulés tramadol mais aussi Ixprim ou Zamudol qui en contiennent. De même pour les médicaments contenant de la codéine comme le Novacetol ou le Polery.

Qui est concerné ?

Ces médicaments sont donnés pour traiter les douleurs et parfois les douleurs chroniques comme dans le cas de l’endométriose, même si leur efficacité dans ce cas manque de preuves.

Et comme le souligne la HAS, Haute Autorité de Santé, pour la prise en charge des douleurs chroniques de l’endométriose : "une évaluation interdisciplinaire (gynécologues, algologues [médecins de la douleur], sexologues, psychologues et assistantes sociales) est recommandée".

femme se faisant masser le ventre par un kiné

Une prise en charge par un masseur-kinésithérapeute ou un ostéopathe peut aussi apporter un soulagement, à discuter avec votre médecin. Vous pouvez trouver des recommandations sur notre annuaire.

💡 Que faire en cas d’addiction ?

S’il est impossible d’arrêter ou de diminuer les doses,

S’il est nécessaire d’augmenter les doses pour les mêmes effets,

S’il un état de manque apparaît (anxiété, nausées, douleurs),

Si du temps est consacré à la recherche du médicament,

Si la vie quotidienne est impactée,

Il faut prendre rdv avec un professionnel de santé et se tourner vers les organismes spécialisés.

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