C'est quoi le trouble dysphorique prémenstruel ?
Le trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM, est un trouble de l’humeur lié au cycle menstruel. Pendant la phase lutéale, entre l’ovulation et les règles, les femmes concernées vivent de forts symptômes psychologiques allant jusqu’à des pensées suicidaires chez certaines. Il toucherait entre 3 % à 7,7 % des femmes dans le monde.
Comment l’expliquer ?
Le mécanisme exact derrière ce syndrome n’est pas encore entièrement connu. Néanmoins, une des hypothèses est que les symptômes de TDPM seraient liés à une sensibilité aux fluctuations naturelles en œstrogène et progestérone lors de la phase lutéale du cycle menstruel. En effet, comme montré sur le graphique ci-dessous, les hormones ovariennes atteignent un pic puis chutent brutalement pendant la phase lutéale. Cette chute hormonale soudaine provoquerait chez certaines femmes une baisse de la transmission dans le cerveau de la sérotonine, l’hormone du bonheur. La diminution en sérotonine est associée à l’apparition des symptômes chez les patientes atteintes de TDPM. C’est cette même hormone qui est impliquée dans la dépression.
Le TDPM peut apparaître à n'importe quel moment de la vie après l'apparition des règles.
Quels sont les symptômes ?
D’après le DSM-5, le TDPM peut s’exprimer via 11 symptômes. Il faut ressentir au moins 5 de ces derniers sur au moins deux cycles consécutifs pour établir un diagnostic :
- Mouvements d’humeur, brusque sentiment de tristesse ou envie de pleurer
- Irritabilité, colère
- Humeur dépressive, sentiments de désespoir, dévalorisation
- Anxiété, tension, nervosité
- Diminution de l’intérêt pour les activités habituelles
- Difficulté à se concentrer
- Perte d’énergie
- Augmentation de l’appétit
- Hypersomnie ou insomnie
- Sentiment d’être débordé ou de perdre le contrôle
- Sensibilité ou gonflement des seins, douleurs articulaires ou musculaires, prise de poids ou sensation de ballonnement
Chez la plupart des patientes, comme l’observe notamment l’association TDPM France, d’autres symptômes sont observés. Chaque TDPM est propre à chaque femme et peut être différent selon les cycles.
Comment le diagnostiquer ?
Seul un médecin, en particulier gynécologue ou psychiatre, peut diagnostiquer un trouble dysphorique prémenstruel (prendre rdv avec un soignant de confiance).
Voici les critères étudiés par le médecin :
- Observation d’au moins cinq symptômes parmi les onze répertoriés
- Les symptômes impactent le quotidien de la personne (vie professionnelle et / ou personnelle)
- Les symptômes ont lieu pendant la semaine précédant le début des règles et diminuent fortement avec l’apparition de celles-ci, puis disparaissent après les règles
- Les symptômes sont ressentis sur au moins deux cycles d’affilée
En plus de ces critères, le médecin étudiera les antécédents de la patiente ainsi que les traitements actuels s’il y en a. À noter que si la patiente souffre d’un autre trouble mental (par exemple dépression, anxiété), le diagnostic de TDPM sera plus difficile à poser.
Le journal des humeurs
Pour vous aider dans cette démarche de diagnostic, il est conseillé de suivre un journal de ses symptômes et humeurs pour pouvoir les restituer avec précisions aux médecins. L’association TDPM France en propose un sur son site internet. Ce type de journal permet de vérifier la nature cyclique des symptômes.
En effet, avoir de temps en temps des moments de déprime, d’anxiété ou de colère est parfaitement normal et cela nous concerne tous !